Congé maternité et organisation de mompreneure

Sep 20, 2024 | Non classé

Congé maternité et organisation de mompreneure

Sep 20, 2024 | Non classé

Bonjour et bienvenue à toi sur ce nouvel article de La Sorcière Graphique, disponible aussi en version Podcast. Depuis 9 mois je suis de nouveau maman, j’ai donc beaucoup moins de temps pour ce blog. Mais c’est justement de ça dont on va parler dans cet article : j’avais envie de faire un peu le point sur tout ce qu’il s’est passé depuis que je n’écris plus d’article. Depuis ma reprise du travail, après mon congé maternité en mars, ma façon de travailler a radicalement changé. Forcément, avec un bébé à la maison, je ne peux plus travailler au même rythme ni de la même façon qu’avant. Alors dans cet article j’ai envie de te parler de la période d’entre-deux entre l’avant congé mat’, le congé mat’, l’arrivée du bébé, et la manière dont je travaille maintenant. 

Comment c’était avant ?

Alors, avant mon congé maternité, comment ça se passait ? Déjà même quand j’étais encore enceinte, je travaillais beaucoup à un rythme vraiment très soutenu, avec des amplitudes horaires assez conséquentes. Parfois je déjeunais très peu le midi, même si bien-sûr je faisais toujours au mieux pour que mon bébé soit en bonne santé, mais c’est vrai que je faisais très peu de pauses. J’avais aussi beaucoup de mal à limiter le nombre de clientes que je prenais, tout simplement parce que j’avais envie de faire plaisir à tout le monde, et puis aussi, soyons honnête, parce que je voulais mettre de l’argent de côté. Il faut être lucide, même si on touche un petit peu grâce à la sécurité sociale, ce n’est pas suffisant et ce n’est pas assez par rapport à ce que je gagne quand je travaille. Donc je ne limitais pas le nombre de cliente, au risque parfois d’y laisser un peu ma santé physique et surtout mentale. Malgré tous les conseils que je donne autour de moi sur l’importance de l’équilibre vie pro / vie perso, j’étais, comme on dit, le cordonnier le plus mal chaussé. Je n’étais pas capable de respecter mes propres conseils, j’avais vraiment des journées très intenses, et une charge mentale à crever le plafond : entre l’organisation du grand avec l’école, mes horaires de boulot, les activités à côtés, la gestion de la maison, les courses,… J’avais même tendance à retourner travailler le soir pour boucler mes dossiers. Donc ça a vraiment été une mauvaise gestion de ma part pour le “avant” congé maternité. 

Ensuite est venu le moment où il a fallu préparer ce fameux congé maternité. Pendant tout le mois d’octobre, j’étais sur le bouclage de tous mes dossiers. Il a vraiment fallu que je puisse tout finaliser pour mes clientes au maximum, mais aussi que je fasse un prévisionnel de ma reprise, notamment financièrement, pour savoir si je devais mettre en place une liste d’attente, ou encore que je réfléchisse à mes réseaux sociaux. Il a donc fallu passer le relai à mon alliée magique, Natacha. Je t’en ai déjà parlé sur ce blog, ça fait maintenant 2 ans qu’on travaille ensemble, et c’est elle qui a assuré la collaboration avec mes clientes dont je n’avais pas eu la possibilité de terminer les dossiers, notamment des sites internet. J’ai pu vraiment être sereine sur cet aspect là, parce que je savais que mon entreprise était entre de bonnes mains. 

Cette partie préparation a été tout de même assez stressante parce que je voulais vraiment me libérer au maximum de cette charge mentale le plus vite possible pour pouvoir profiter de mon repos. Toutes les mamans savent que le troisième trimestre c’est l’enfer, je voulais donc vraiment profiter de mon dernier mois pour me reposer avant l’arrivée imminente de ma petite merveille, sans pour autant abandonner complètement mon entreprise. Il fallait donc que je lâche prise, même si ça n’a pas été simple. 

L’attente avant l’arrivée de bébé a duré que quelques semaines, c’est vraiment passé très vite, mais dans ces quelques moments, j’ai eu l’impression d’être dans un rêve étrange, un peu comme dans le brouillard. Car il fallait finir la chambre, finir de tout préparer, vérifier que tout était ok, faire les rendez-vous médicaux, c’était très centré sur le bébé, très centré sur moi, et je n’ai pas eu le temps de dire ouf que le bébé était là. 

Je savais que le congé maternité serait vraiment différent en étant entrepreneur plutôt que salarié, parce qu’il faut lâcher prise, et gérer la peur de ne plus avoir de clientes au moment de la reprise. Cela réveille d’anciennes angoisses : l’insécurité financière, le manque de légitimité, le syndrome de l’imposteur … J’ai essayé de ne pas trop y penser et de me dire que le stress n’était pas bon pour le bébé. Et à partir du moment où il est arrivé, ça a été une énorme bulle d’amour pendant 3 mois.

L’arrivée de bébé et la période d’adaptation

Pour le coup, j’ai vraiment lâché prise, sans avoir besoin de forcer. Car même si j’adore mon entreprise, qui est, d’une certaine façon aussi mon bébé, une fois que mon deuxième fils est arrivé, très sincèrement, je n’en avais plus rien à faire. J’étais vraiment centré sur ma famille, mon bébé, mon autre enfant, mon couple. Cela a été un gros tourbillon d’amour dans ma vie … 

En écrivant ces lignes, mon téléphone a sonné. C’était l’école qui m’appelait pour mon fils, et dans un sens, ça rejoint le sujet de cet article : le besoin de lâcher prise pour s’organiser quand on est mumpreneure pour faire face aux imprévus. 

Comme je te le disais donc, pendant 3 mois, ça a été un vrai tourbillon d’amour, de nuit blanche, de couches sales aussi bien sûr, mais j’en ai adoré chaque moment. J’ai même eu beaucoup de mal à reprendre, car il a fallu que j’apprivoise mon nouvel état émotionnel, entre l’amour débordant, les chutes d’hormones, le manque de sommeil … tout cela forme un petit cocktail explosif dans lequel je me revoyais mal reprendre le travail sereinement. Il a donc fallu que je me canalise aussi un peu là-dessus. Bref, c’était une période très douce et en même temps très violente sur d’autres plans. 

Il a aussi fallu que j’apprenne à m’adapter avec le rythme de mon bébé. Lorsque j’étais 100% dédié à lui, s’il avait un rythme irrégulier ce n’était pas grave, car je n’essayais pas de caler du travail entre ses différentes phases d’éveil, mais quand j’ai repris le boulot, j’ai dû m’adapter et également réfléchir au mode de garde. J’ai fait le choix au début de ne pas prendre du tout de mode de garde pendant plus d’un mois. J’avais bébé à temps plein à la maison. Cela a été pas mal compliqué, car forcément, la façon de travailler n’est pas du tout la même avec les interruptions toutes les 2 secondes : quand bébé a faim, qu’il pleure, qu’il y a une couche à changer… Et quand ce n’est pas bébé c’est le téléphone qui sonne, quelqu’un qui sonne à la porte… Il y a toujours quelque chose, et c’est ok car ça fait partie du jeu. 

Finalement, j’ai réussi à obtenir une place en crèche, d’abord une seule journée par semaine pendant un mois, puis deux jours par semaine. J’ai accepté un peu à contre-coeur, car j’avais beaucoup souffert pour mon grand lorsque j’étais salariée et que j’avais du reprendre le travail au bout de 2 mois et demi … car bien sûr “il faut être productif comme avant”, et surtout ne pas se plaindre car on a la chance d’avoir trouvé une assistante maternelle… 

Même avec deux jours de crèche par semaine, il a fallu apprendre à gérer la frustration de ne pas pouvoir aller au bout de sa tâche ou de ses idées, et d’être coupée dans sa créativité. Depuis sa naissance, ma to-do list est infinie, il y a toujours quelque chose à faire. Mais c’est bébé qui rythme les journées, et j’ai essayé de m’adapter tant bien que mal pour faire des visios, et des appels avec mes clientes. 

Comment c’est maintenant

Bébé a maintenant 9 mois, j’ai repris le travail depuis mars. À l’heure actuelle, il va à la crèche 3 jours par semaine : le mardi, mercredi et jeudi. J’ai donc mes lundis et vendredis avec lui, pour profiter de lui. Les autres jours, même si je l’amène tard et le récupère tôt, j’arrive à bien avancer dans mon travail. 

Dorénavant, je limite mon nombre de clientes par mois. Au mois de septembre je suis full, le mois d’octobre est presque full aussi et celui de novembre est bien entamé. Je suis très reconnaissante car c’était l’une de mes peurs, de ne plus avoir de clientes après mon congé maternité, et finalement ça a vraiment été impeccable. J’éprouve beaucoup de gratitude pour mes anciennes clientes et mes nouvelles, qui me font toujours confiance. 

Pendant les 3 jours de crèche de mon bébé, je suis très productive, et lorsqu’il est avec moi, j’essaie d’être flexible sur ma créativité. J’ai toujours un petit carnet près de moi, si jamais une idée arrive lorsque je m’occupe de bébé, lorsque je suis en train de le nourrir par exemple, il faut que je puisse m’interrompre vite pour pouvoir noter mon idée, histoire de ne pas l’oublier. 

Il faut aussi savoir se stopper, être coupée dans sa tâche, dans son élan, lorsque bébé a faim ou qu’il se réveille de sa sieste, quand il demande de l’attention. À 9 mois, mon bébé est dans sa phase d’éveil, il a besoin d’être occupé, donc je dois savoir m’arrêter de travailler rapidement, et m’y remettre rapidement. Je dois pour ça être vraiment ultra concentrée, sans perdre le fil de mes idées, tout en ayant ce besoin presque primitif de profiter des moments off avec lui. Ces moments sont fugaces, mais relativement nombreux dans la journée. Et il y a aussi le soir après l’école, où je profite de mon grand. 

C’est parfois compliqué d’être à fond dans ce que l’on fait tout le temps et de ne pas se sentir frustrée quand on doit s’arrêter tout d’un coup. Il faut mettre sur pause son élan de créativité, puis la reprendre avec la même intensité, le même mood. C’est parfois frustrant, ça me met de mauvaise humeur, mais c’est le jeu. J’essaie d’être à la fois le plus présente possible pour mon bébé et d’être la plus professionnelles possible pour mes clientes. Cela fait partie du choix que j’ai fait, puis je me dis que ça ne sera pas indéfini, car au bout d’un moment ce petit bébé ira à l’école, même si ce n’est pas pour tout de suite. 

Pour conclure, je dirai que pour être une vraie mumpreneure, il faut savoir lâcher prise. Ce n’est pas mon point fort depuis des années, mais là je n’ai pas le choix. Pour être honnête je travaille encore beaucoup dessus, il faut que je sois d’une flexibilité digne d’elastic girl (pour ceux qui ont la ref’) pour pouvoir switcher facilement entre le mode boulot et le mode maman, puis de nouveau le mode boulot en très très peu de temps. Je ne regrette pas du tout ce choix, car ça me permet de profiter au maximum de mon bébé tout en m’épanouissant dans mon entreprise. Puis il grandit tellement vite, déjà 9 mois … Il a déjà passé autant de temps dans mon ventre que dans mes bras. J’essaie de m’organiser au mieux, quitte à préparer les petits pots et mes repas la veille, essayer d’anticiper au maximum tout ça les week-ends. C’est du lâcher prise mais aussi beaucoup de bonheur ! 

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